Le consortium est-il l'avenir du journalisme d'investigation ?

Des manifestants brandissent le portrait de la journaliste Daphné Caruana Galizia, assassinée le 16 octobre 2017. ©AFP - Matthew Mirabelli
Des manifestants brandissent le portrait de la journaliste Daphné Caruana Galizia, assassinée le 16 octobre 2017. ©AFP - Matthew Mirabelli
Des manifestants brandissent le portrait de la journaliste Daphné Caruana Galizia, assassinée le 16 octobre 2017. ©AFP - Matthew Mirabelli
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Pour garantir l'avenir du journalisme d'investigation, le travail international en réseau permet de poursuivre des enquêtes fouillées, collaboratives et à distance. Pour en parler, Pierre Haski, président de Reporters sans frontières, et Laurent Richard, co-fondateur de Forbidden Stories.

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Vous avez pu apprendre cette semaine sur notre site que pour un peu plus d’un million d’euros une île de la Méditerranée, membre de l'Union européenne, vend sa nationalité, et que les acheteurs de passeports bénéficient d’une fiscalité très favorable. 

On apprend aussi qu’une banque azerbaïdjanaise sise dans cet Etat détient secrètement les actifs d’entreprises françaises de Limoges ou de Cambrai. 

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Une journaliste avait dénoncé ces dérives et enquêtait sur la corruption et le blanchiment d’argent. Cet Etat, c’est Malte. Et la journaliste s’appelait Daphne Caruana Galizia. Elle a été assassinée il y a six mois. 

Depuis, 18 médias, 45 journalistes de 15 pays, ont pris le relais et enquêté dans le plus grand secret. Les premiers résultats ont été publiés cette semaine sur notre site. 

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Dans le même temps, le Sénat votait en première lecture une proposition de loi du groupe la République En Marche sur le secret des affaires, qui pourrait bien mettre à mal ce type d’investigation… Sauf peut-être si les journalistes se regroupent. Alors le travail international en réseau est-il devenu la seule alternative possible ?

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Laurent Richard : Il est possible de travailler dans le secret grâce à des technologies de chiffrement de communication. Le secret permet de protéger les journalistes qui enquêtent, les informations sur lesquelles ils ont travaillé et les sources qu'ils ont été amenés à rencontrer. On a communiqué tous les jours, toutes les heures, sur des applications de communication chiffrée en hébergeant nos données dans des lieux extrêmement sécurisés et en utilisant des technologies avancées. Ce type de collaboration là ne peut pas exister sans le savoir-faire de quelques uns sur l'aspect digital, sécurité et technologie. 

Pierre Haski : Le travail collaboratif est une forme très efficace de journalisme d'investigation a priori contre-intuitive. C'est la mise en réseau de gens qui poursuivent le même objectif, passent au dessus des égos et des concurrences et qui travaillent dans le même but. Ce sont des dizaines de médias, dans 60 ou 70 pays, qui communiquent de façon chiffrée pour aboutir à un résultat d'intérêt public. Des moyens énormes qu'une rédaction individuelle aujourd'hui ne peut plus déployer, puisqu'il s'agit d'analyser des dizaines de milliers de documents. 

A consulter :

- Le blog d'investigation collaboratif Forbidden Stories

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